24h après l’explosion médiatique de l’affaire Kubla, le MR était à nouveau dans la tourmente. Le Canard enchaîné lançait un nouveau missile : « Armand De Decker aurait reçu la somme de 734.346 euros de la part d’une avocate citée dans l’affaire dite des pots-de-vin aux proches de Sarkozy, lorsqu’il était vice-président du Sénat. »
Contacté immédiatement par une journaliste du Soir, l’intéressé est pris au dépourvu mais répond aux questions, aux accusations et s’explique. Ses propos seront résumés en un très neutre et prudent :
«J’ai reçu des honoraires pour mon travail d’avocat, c’est tout».
Nous avons questionné Nicolas Vanderbiest sur cette manière de répondre, lui qui venait de décortiquer
la stratégie de communication de crise du MR dans l’affaire Kubla.
Nicolas, l’attitude du MR lors de l’arrestation de Serge Kubla et lors de cette nouvelle affaire est très différente
NV : Pour le cas d’Armand De Decker, le traitement du parti est complètement différent dans la mesure où l’information n’a pas transité par l’organe de communication du Mouvement Réformateur. Et pour cause, le Canard enchaîné n’est pas le journal qui trône le plus dans toutes les revues de presse belges. La preuve, les médias n’en parlent que vers 15 heures alors qu’il s’agit d’une édition papier diffusée depuis le matin.
Pourquoi le MR ou les conseillers d’Armand De Decker n’ont pas été alertés dès la sortie de cet article ?
NV : Le Canard Enchaîné ne dispose pas d’une édition numérique. Les logiciels de veille stratégique, utilisés par les cellules de communication et qui servent à faire remonter les articles sur base de mots-clefs, n’ont donc pas non plus annoncé la mise en cause du politicien.
Que penser de la réaction d’Armand De Decker à ces accusations ?
NV : Armand De Decker apprend donc la nouvelle par le coup de fil d’un journaliste. Par chance, il s’en sort plutôt bien, donnant des détails très précis, sans doute parce que l’affaire n’est pas neuve. Dans ce cas-ci, le mieux pour le parti libéral est de ne pas communiquer dans la mesure où il n’est pas directement mis en cause. Avec l’affaire Kubla, cela tombe par contre très mal et pourrait non seulement avoir un effet de contamination sur le MR, mais aussi mettre le Mouvement Réformateur devant des contradictions (pourquoi ne doit-il pas démissionner de son poste de bourgmestre ?) que pourraient exploiter les autres partis.
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